QUE POUR DIEU…

Vous êtes vous un jour posé la question pourquoi ne sommes nous jamais gênés par nos faits et gestes quand «personne» ne nous observe ?

On sait tous pourtant (ou du moins les croyants d’entre nous) qu’il ya un Créateur plus proche de nous que notre ombilic... qui voit notre image mais aussi notre âme telle qu’elles sont... qui partage nos pensées les plus profondes et les plus superficielles... qui connaît nos passions et nos haines même les plus enfouies... qui voit nos intentions des plus bonnes aux plus perfides...

Vous et moi savons tout ça... et pourtant on n’en ressent la honte que lorsque «quelqu’un» est sur le point de s’en apercevoir...

C’est pourtant étonnant car contradictoire ! Réfléchissez avec moi…

Notre Créateur est plus apte à nous récompenser ou à nous punir... à nous donner ou nous priver… à nous faire heureux ou malheureux… riches ou pauvres… chanceux ou malchanceux… et même beaux ou moches… Bref, il est le plus apte à exaucer nos espoirs les plus lointains ou à réaliser nos craintes les plus cauchemardesques…

Rendez vous compte que c’est des gens les moins habilités à nous toucher de quelque bien ou mal que l’on se montre le plus ou que l’on se dissimule le plus...

Sommes-nous inconscients de cette présence divine ou profitons-nous de la grâce d’un Créateur qui nous comble de sa discrétion pour ne pas nous gêner ou nous humilier ?

Qu’en serait-il de nous si on avait devant nous un gardien permanent qui nous passe aux rayons X à tout instant ? Si nos anges étaient visibles ? Si tout ce qu’on faisait ou pensait ou ressentait s’écrivait sur nos fronts immédiatement ?

Pire que ça, un savant musulman dit un jour à ses disciples : si les pêchers avaient une odeur, les gens me jetteraient à la rue. C’est un grand savant musulman qui dit ça de ses pêchers. Qu’en serait-il des nôtres ?

Tout ceci nous pousse à une heureuse conclusion… il est bien vain et sans fin de faire ou ne pas faire pour les autres...et tant mieux.

Mais malheureusement, on s’est tellement habitué à oublier la présence omnipotente de Dieu et à ne voir que ces créatures de chair, que l’on ne se soucie le plus que de ceux qu’on voit.

J’irai à l’extrême pour m’expliquer. D’après une théorie innovatrice de la médecine psychiatrique appelée TCC (Thérapie cognitivo-comportementale), certaines personnes de par leur éducation mais aussi leur héritage génétique ont -parmi différents «schémas» (logiciels dans leur cerveau) régissant leurs émotions et comportements- un schéma appelé schéma «honte et imperfection» qui les pousse à se sentir inférieurs aux «autres» et à vouloir compenser en «se montrant» de toutes les manières possibles pour combler leur sentiment de honte et d’imperfection. Ils deviennent obsédés par leur image sans jamais arriver à la voir eux mêmes telle qu’elle est.

Ceci est un exemple pathologique bien que non rare.

Ceci dit, je crois que chacun de nous a un pourcentage de ce schéma. Sinon on serait de ceux qui ne pensent jamais à leur image ni à ce que quiconque pense d’eux.

Et honnêtement, je n’ai encore jamais connu ce genre de personnes.

Même dans notre religion, le «riyae» «الرياء», extrait de la vue en arabe, est le fait de montrer sa piété aux gens pour en être gratifié.  

الرياء مشتق من الرؤية، والمراد به إظهار العبادة ليراها الناس فيحمدوا صاحبها.

 [[فتح الباري جـ11 ص443     

Et ce n’est pas par hasard qu’il fait partie des pêchers les plus grands.

Même nos meilleures actions sont réduites à néant si elles sont faites pour une raison autre que divine.

Par ailleurs, imaginons combien la vie serait plus simple et douce lorsque chacun de nous ne verra en les compliments ou les critiques des autres que des souffles qui nous traversent sans nous atteindre.

Et combien tout sera simple et beau lorsque l'on sera intimement convaincu que l'on vit pour satisfaire notre Créateur.

Ceci est un idéal, certes.

Mais pour l’approcher commençons par précéder chaque souffle de notre vie par «Anniya» ou «l’intention» qui deviendra une pensée automatique.

Comme nous le faisons avant la prière ou avant le jeun ; avant chacun de nos gestes ou de nos actions même des plus petits et des plus routiniers, apprenons à notre langue, notre cerveau et à notre cœur de s’unir sur une seule phrase : «Que pour Dieu».

 Hasnae Serghini

Comments

[nooor]

Allahomma aamiiine !

[Mia]

Lah yj3l koulchi fsabil Allah